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Nos nuits de grève [Weabak 외박], de KIM Mi-re

Projection dimanche 2 février 2025 (Saint-Denis)

Projection à l’Écran de Saint-Denis le 2 février 2025 à 18 h 30 dans le cadre du cycle Cinéma Social Coréen (Chapitre 1) lors du 3e festival Regards Satellites (auparavant Journées cinématographiques dionysiennes) qui se tiendra du 29 janvier au 9 février 2025. La séance sera présentée par Dimitri Ianni. L’adresse du cinéma est : 14 Passage de l’Aqueduc, 93 200 Saint-Denis, métro : Basilique de Saint-Denis (ligne 13).

Données techniques

Titre original : Weabak [외박]
Titre international : Stayed Out Overnight
Réalisatrice : KIM Mi-re [김미례]
Année : 2009
Durée : 73 min.
Pays : Corée du Sud
Langue : coréen
Sous-titres : français
Production : Gaam Pictures
Image : KIM Mi-re
Son : PYO Yong-soo [표용수]
Musique : KIM Byung-oh [김병오]
Montage : KIM Mi-re

Synopsis

Le 30 juin 2007, à la veille de la promulgation de la loi controversée pour la protection des travailleurs irréguliers (35,9 % des actifs), des caissières et des vendeuses de l’hypermarché Homever (ancienne filiale de Carrefour) décident d’occuper le magasin du stade de la Coupe du monde à Séoul. Il s’agit de la première occupation de locaux d’un détaillant par des femmes qui jusqu’alors menaient une vie ordinaire. La grève de deux jours et une nuit initialement prévue dure 21 jours. Pendant l’occupation, ces femmes bénéficient d’une liberté et d’une joie éphémères, libérées des tâches domestiques et familiales. Leurs luttes sont énergiquement soutenues par des groupes progressistes et deviennent emblématiques de la lutte des travailleuses précaires. Cependant, il n’existe aucune issue facile à leur combat et leur grève se poursuit pendant 510 jours, devenant l’une des plus longues de l’histoire du pays.

Note de la réalisatrice

Pour les femmes qui travaillent, l’identité de travailleuse n’est pas une notion familière, car elles sont davantage habituées à être des mères ou des femmes au foyer. Hors de leur domicile elles sont appelées « Ajumma » (terme péjoratif désignant une femme mariée ou d’âge moyen). Cela signifie que la femme n’est identifiée que dans un contexte familial. Les femmes qui travaillent doivent être à la fois performantes au travail, dans l’éducation des enfants et dans les tâches ménagères. Elles sont confrontées à la précarité de l’emploi et à la discrimination au travail. Pour changer leurs conditions, elles vont lutter pour leurs droits comme les hommes. Cependant, les problèmes auxquels elles doivent faire face en matière de travail et de famille n’ont pas changés. Pourquoi ? C’est la question que je me suis posée en documentant leur grève.

Réalisatrice

KIM Mi-re [김미례] est née en 1964 au nord de la province de Chungcheong, en Corée du Sud. Diplômée en langue allemande de l’université Hankuk des études étrangères (Séoul), elle est réalisatrice et productrice indépendante de documentaires. Ses films s’attachent à décrire les conditions de vie et les mouvements de lutte du monde ouvrier en Corée du Sud en dévoilant aussi les racines des mécanismes d’exploitation. En 2003, son documentaire Nous sommes des ouvriers, ou non? [Nodongjada Anida 노동자다아니다], qui donne la parole à quelques-uns des 20 000 chauffeurs de Remicon, ces camions-toupies qui approvisionnent en ciment les sites de BTP du pays, obtient le prix du documentaire au Festival international de films de Fribourg. En 2005, elle réalise Nogada [노가다] qui, partant de son père ouvrier maçon, dresse un état des lieux des conditions de vie des travailleurs journaliers du bâtiment en Corée du Sud et au Japon. Avec Weabak [외박] (2009), elle suit la grève massive de 2007-2008 des femmes intérimaires de la chaîne de grande distribution Homever pour la sauvegarde de leur emploi. En 2013, elle s’intéresse à des employés victimes de discrimination syndicale chez l’opérateur de télécommunication KT avec Sanda: Surviving [산다] qui obtient le prix du meilleur documentaire coréen au 5e Festival international du film documentaire DMZ. Puis elle tourne Le Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est, sélectionné lors de la première édition du Festival Fenêtres sur le Japon. En 2021, elle est récompensée du prix de la meilleure réalisatrice de documentaire lors des 8e Wildflower Film Awards qui récompensent le cinéma indépendant coréen. Son dernier film Ten Wells [Yeol gaeui umul 열 개의 우물] revient sur la mémoire collective de militantes en lutte contre la pauvreté dans les quartiers défavorisés d’Incheon dans les années 1970/1980.

Bande-annonce