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Festival 2023 Films sélectionnés pour l’édition 2023 Paris

Education and Nationalism [教育と愛国], de SAIKA Hisayo

Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2023. Il sera projeté le samedi 18 novembre 2023 à 10 h dans l’amphithéâtre Buffon du campus des Grands Moulins de l’Université Paris Cité (au RdC du bâtiment Buffon – l’entrée se trouve au 15 rue Hélène Brion). La projection sera suivie d’une discussion.

→ Données techniques

Titre original : Kyōiku to aikoku [教育と愛国]
Réalisatrice : SAIKA Hisayo [⻫加 尚代]
Année : 2022
Durée : 107 min.
Pays : Japon
Langues : japonais, anglais, coréen
Sous-titres : anglais
Production : SAWADA Ryūzō [澤田 隆三], OKUDA Nobuyuki [奥田 信幸]
Image : KITAGAWA Tetsuya [北川 哲也]
Son & Lumière : KOMIYA Kazuki [小宮 かづき]
Montage : ATARASHI Hiroyuki [新子 博行]

Synopsis

Education and Nationalism retrace les interventions croissantes du gouvernement sur le contenu des programmes scolaires d’histoire et de sciences sociales durant ces dix dernières années, notamment pendant les périodes où ABE Shinzō est premier ministre (2006-2007 et 2012-2020). Il débute sur un changement apparemment mineur dans un livre de morale de l’enseignement primaire : l’image d’une boulangerie – jugée trop « occidentale » – dans une histoire consacrée à l’amour des enfants pour leur quartier est remplacée par celle d’une boutique de bonbons japonais. Mais les interventions prennent bientôt une tournure plus grave : des enseignants et des universitaires font l’objet d’attaques par des membres du gouvernement, leur loyauté envers le pays est mise en doute et les financements de leurs recherches menacés. Les attaques sont particulièrement fortes sur la question des « femmes de réconfort » exploitées pendant la guerre par l’armée japonaise. Pour avoir évoqué dans l’un de ses manuels la plainte déposée en 1991 par l’ancienne « femme de réconfort » coréenne KIM Hak-sun et les dégâts infligés par l’armée japonaise, l’un des plus importants éditeurs de manuels scolaires voit, sous l’effet de pressions nourries, ses ouvrages abandonnés par les écoles et finit par faire faillite. Le documentaire de SAIKA Hisayo est une radiographie précise et documentée de l’ingérence croissante des politiques conservateurs dans l’éducation des jeunes Japonais.

Réalisatrice

Née en 1965 à Takarazuka dans le département de Hyōgo, SAIKA Hisayo est diplômée en sociologie de l’université Waseda. En 1987, elle rejoint Mainichi Broadcasting System (MBS), chaîne de télévision basée à Osaka. Après avoir occupé des fonctions de secrétariat, elle devient journaliste, couvrant principalement le thème de l’éducation tout au long des années 1990. Elle a aussi été secrétaire générale adjointe du syndicat des travailleurs de MBS. Depuis 2015, elle travaille comme réalisatrice de documentaires télévisuels, produisant en moyenne trois documentaires par an. Parmi ses réalisations dans la série Images [Eizō 映像], un programme documentaire consacré aux sujets sociaux et diffusé localement en fin de soirée, on peut citer notamment : Pourquoi prendre la plume : Les journalistes d’Okinawa [Naze pen o toru no ka ─ Okinawa no shinbun kishatachi なぜペンをとるのか─沖縄の新聞記者たち] (2015), L’Écho errant d’Okinawa : Le vrai visage du mouvement anti-bases [Okinawa samayō kodama ─ kichi hantai undō no sugao 沖縄 さまよう木霊─基地反対運動の素顔] (2017), Le Bashing : Qu’y-a-t-il derrière ? [Basshingu ─ sono hasshin gen no haigo ni nani ga バッシング─その発信源の背後に何が] (2018) et Éducation et Patriotisme : Que se passe-t-il aujourd’hui dans les manuels scolaires ? [Kyōiku to aikoku ─ kyōkasho de ima nani ga okite iru no ka 教育と愛国─教科書でいま何が起きているのか] (2017) qui remporte le 55e Grand Prix Galaxie dans la catégorie télévision. En 2018 elle reçoit le Prix de la femme de l’année de l’audiovisuel [Hōsō ūman-shō 放送ウーマン賞]. Elle est également écrivaine et a publié Éducation et Patriotisme : Qui étouffe la classe ? [Kyōiku to aikoku ~ dare ga kyōshitsu o chissoku saseru no ka 教育と愛国~誰が教室を窒息させるのか] (éditions Iwanami Shoten, 2019] et Qu’est-ce qui tue les journalistes ? Perspectives d’une réalisatrice de documentaires à Osaka [Nani ga kisha o korosu no ka Ōsaka hatsu dokyumentarī no genba kara 何が記者を殺すのか 大阪発ドキュメンタリーの現場から] (éditions Shūeisha shinsho, 2022]. Education and Nationalism est son premier long-métrage documentaire de cinéma.

→ Bande-annonce (vosta)

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Tokyo Uber Blues [東京自転車節], d’AOYAGI Taku

→ Données techniques

Titre original : Tōkyō jitensha bushi [東京自転車節]
Réalisateur : AOYAGI Taku [青柳 拓]
Année : 2022
Durée : 93 min.
Pays : Japon
Langue : japonais
Sous-titres : anglais
Production : ŌSAWA Kazuo [大澤一生]
Image : AOYAGI Taku, TSUJII Kiyoshi [辻井潔], ŌSAWA Kazuo
Musique : AKIYAMA Shū [秋山周]
Montage : TSUJII Kiyoshi

Synopsis

Avec la pandémie de Covid-19 au Japon, AOYAGI Taku, jeune diplômé d’une école de cinéma lesté d’une dette étudiante de 35 000 € se retrouve au chômage. Il décide de quitter sa région natale pour tenter sa chance à Tokyo, en rejoignant la plateforme de livraison Uber Eats. À l’aide d’un dispositif minimaliste, équipé de son smartphone et d’une caméra GoPro, le réalisateur filme son quotidien. Il nous entraîne dans une plongée inédite dans la capitale en pleine crise sanitaire, vue du côté du monde du travail et des « indispensables ». Autobiographie documentaire burlesque d’un Sisyphe millénial, Tokyo Uber Blues interroge, non sans autodérision, les nouvelles formes d’asservissement du « capitalisme de plateforme » et leur impact sur les rapports sociaux.

Réalisateur

Né en 1993 à Ichikawamisato dans le département de Yamanashi, AOYAGI Taku s’est formé au documentaire à l’Institut japonais de l’image animée, l’école de cinéma fondée par IMAMURA Shōhei. Il réalise le moyen-métrage de fin d’étude La ville où marche Hī [Hī-kun no aruku machi ひいくんのあるく町], tourné dans sa ville natale. Le film connaît même une sortie en salles en 2017. En 2019, il participe en tant que cadreur à la production de IDOL : Ah, impitoyable [IDOL – ā mujō IDOL–あゝ無情] documentaire sur un camp de recrutement d’idoles de l’agence artistique WACK. Il documente l’exposition du collectif d’artistes contemporains hyslom [ヒスロム] en Pologne et réalise le court-métrage Creuser un puits [Ido o, horu 井戸ヲ、ホル, 2020] également tourné dans sa ville natale. En 2021 il est sélectionné par la revue mensuelle Les Cahiers des beaux-arts [Bijutsu techō 美術手帖] comme l’un des cent artistes prometteurs des années 2020. Tokyo Uber Blues est son premier long métrage.

→ Bande-annonce (vosta)

Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2023. Il sera projeté le vendredi 17 novembre 2023 à 19 h dans l’auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion.

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My Story, The Buraku Story [私のはなし 部落のはなし], de MITSUKAWA Yūsaku

Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2023. Il sera projeté le vendredi 17 novembre 2023 à 14 h dans l’auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion.

→ Données techniques

Titre original : Watashi no hanashi, buraku no hanashi [私のはなし 部落のはなし]
Réalisateur : MITSUKAWA Yūsaku [満若勇咲]
Année : 2022
Durée : 204 min.
Pays : Japon
Langue : japonais
Sous-titres : anglais
Production : ŌSHIMA Arata [大島新]
Image : TSUJI Tomohiko [辻智彦]
Son : TAKAGI Hajime [高木創]
Musique : MONO
Montage : MAEJIMA Kenji [前嶌健治]

Synopsis

À l’époque Edo (1603-1868) existait au Japon une discrimination institutionnelle à l’encontre de plusieurs groupes sociaux. En 1871, un décret d’émancipation abolit les régulations qui contraignaient la vie des groupes sociaux parias. Mais les discriminations, non plus institutionnelles désormais, mais sociales, ont continué envers celles et ceux qu’on désigne désormais sous le nom de burakumin [部落民] ou « habitants des hameaux », les buraku [部落] en japonais. Pourquoi cette discrimination persiste-t-elle ? Comment a-t-elle commencé ? Centré sur des récits individuels de résidents des préfectures de Mie, Kyoto et Osaka, où les buraku font l’objet de discriminations, ce film tente d’y répondre par de multiples points d’entrée, retraçant l’histoire de cette discrimination tout en restituant son contexte, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Avec sa durée ambitieuse et un usage appuyé de dispositifs cinématographiques, le film interroge également la question de la représentation de « l’invisible » au cinéma.

Réalisateur

Né à Kyoto en 1986, MITSUKAWA Yūsaku entre aux Beaux-Arts d’Osaka en 2005. Il étudie la réalisation de films documentaires auprès de HARA Kazuo (L’Armée de l’empereur s’avance). Alors qu’il est encore étudiant, il produit et tourne les documentaires Les Gens de l’abattoir [Niku no hito にくのひと, 2007] et Père, la vie de Yoshimi [Chichi, Yoshimi no jinsei 父、好美の人生]. Le premier obtient une mention lors de la première édition du Prix Tahara Sōichirō de non-fiction. Après avoir rejoint la société de production vidéo HiCROSS Cinematography en tant que cadreur, il commence à tourner des documentaires pour la télévision, parmi lesquels Jake et Charice : J’étais une diva [Jeiku to sharīsu boku wa uta hime datta 〜 ジェイクとシャリース~僕は歌姫だった~, 2020] réalisé par NINOMIYA Hiroko, consacré à la vie du chanteur transgenre philippin Jake Zyrus, primé lors du US International Film & Video Festival ; ainsi que Pourquoi nous pouvons être nous-mêmes : 54 crayons de couleur [Bokura ga jibunrashiku irareru riyū 〜 54-shoku no iro enpitsu 〜 僕らが自分らしくいられる理由〜54色のいろ鉛筆〜, 2021] pour la chaîne éducative ETV (NHK). Il est également rédacteur en chef de la revue japonaise f/22 (https://f22tsukurite.com) consacrée au cinéma documentaire.

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Vivre à Tatekawa [竪川に生きる], de YAMAMOTO Yōko

Projection dimanche 7 avril 2024 (Orléans)

Projection au cinéma Les Carmes le 7 avril à 13 h 30. La séance sera suivie d’une discussion avec la réalisatrice animée par Nicolas Pinet.

Synopsis

En 2012, un an avant l’attribution des Jeux Olympiques 2020 à la ville de Tokyo, j’ai rencontré un homme qui habitait dans un parc du nord-est de Tokyo et mobilisait les gens contre l’expulsion du groupe de personnes qui y vivaient. Je lui ai demandé : « Pourquoi vous ne demandez pas le RSA ? » Il m’a expliqué qu’il collectait des canettes pour gagner sa vie et m’a dit : « Si tu veux, viens voir où on habite ». Le lendemain j’y suis allée et j’ai eu envie de garder une trace de leurs vies dans un film.

→ Réalisatrice

Yoko Yamamoto (Hikari, Japon, 1976) vit en France depuis 2017. Après un master de linguistique à l’Université de Chiba (Japon), elle a étudié la photographie à l’École de photographie de Tokyo (2007). Son travail de photographe documentaire sur une petite usine de Tokyo a été publié dans le livre Tōkyō machi kōba (Raichōsha, 2008). Vivre à Tatekawa (Tatekawa ni ikiru), long-métrage documentaire terminé en 2021, faisait partie de la sélection Route du doc – Japon lors des États généraux du film documentaire 2022 de Lussas (Ardèche).

Données techniques

Titre original : Tatekawa ni ikiru [竪川に生きる]
Réalisateur : YAMAMOTO Yōko [山本 容子]
Année : 2021
Durée : 100 min.
Pays : Japon
Langue : japonais
Sous-titres : français
Production : YAMAMOTO Yōko
Image : YAMAMOTO Yōko
Son : YAMAMOTO Yōko
Montage : YAMAMOTO Yōko

Projection mercredi 28 février 2024 (Saint-Denis)

Projection à l’Écran de Saint-Denis le 28 février 2024 à 18 h 30 dans le cadre du 2e festival Regards satellites (auparavant Journées cinématographiques dionysiennes) qui se tiendra du 27 février au 11 mars 2024, au cinéma L’Écran de Saint-Denis. La projection sera suivie d’une discussion avec la réalisatrice. Le court métrage Olympic Trash (2023) de Erik Sémashkin sera projeté en avant-séance. L’adresse du cinéma est : 14 Passage de l’Aqueduc, 93200 Saint-Denis, métro: Basilique de Saint-Denis (ligne 13).

Projection mardi 14 novembre 2023 (Paris)

Projection au Forum des images le 14 novembre 2023 à 20 h 30. La projection sera suivie d’une discussion animée par Nicolas Pinet (sociologue).

Projection jeudi 17 novembre 2022 (Tokyo)

114e projection VIDEO ACT!
18 h 30, Tokyo Voluntary Action Center (〒162-0823 Tōkyōto, Shinjuku, Kagurakashi 1-1 – Central Plaza, 10e étage. Contact: 03-3235-1171)
Projection suivie d’une discussion en visioconférence avec YAMAMOTO Yōko.

Projections vendredi 26 août 2022 (Lussas)

Projection en VO sous-titrée français lors des États généraux du film documentaire 2022 (section Route du doc – Japon) qui se sont tenus du 21 au 27 août à Lussas (Ardèche).
Vendredi 26 août – 10h15 – Salle Scam
Vendredi 26 août – 21h30 – Salle Moulinage

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Tokyo Kurds [東京クルド], de HYŪGA Fumiari

→ Données techniques

Titre original : Tokyo kurudo [東京クルド]
Réalisateur : HYŪGA Fumiari [日向史有]
Année : 2021
Durée : 103 min.
Pays : Japon
Langue : japonais, kurde, anglais
Sous-titres : anglais
Production : MAKI Tetsuo [牧哲雄], UEYAMA Emi [植山英美], MOTOKI Atsuko [本木敦子]
Image : MATSUMURA Toshiyuki [松村敏行], KANAZAWA Yūji [金沢裕司], SUZUKI Katsuhiko [鈴木克彦]
Son : MASUKO Akira [増子彰]
Montage : HATA Takeshi [秦岳志]

Synopsis

Au Japon, il est extrêmement difficile d’obtenir le statut de réfugié (en 2019 le taux d’acceptation était de 0,4 %). Ce documentaire, fruit de cinq ans d’entretiens, pointe sa caméra sur la vie de deux jeunes kurdes qui tentent de vivre à Tokyo. Özhan travaille illégalement dans la démolition de bâtiments dans l’espoir de réaliser ses rêves, tout en luttant contre un fort sentiment d’aliénation vis-à-vis de son père et de la société japonaise. Son ami Ramazan, jeune bachelier empli d’optimisme, souhaite intégrer une école d’interprétariat, tandis que son oncle Mehmet est détenu dans un centre de rétention depuis plus d’un an.

Réalisateur

Né en 1980 à Tokyo, c’est en 2006 que HYŪGA Fumiari rejoint Documentary Japan, l’une des principales sociétés de production télévisuelles indépendantes du Japon, pour laquelle il réalise Devrions-nous prendre les armes ? [Jū wa torubeki ka 銃は取るべきか, 2015] sur la conscription des jeunes durant la guerre civile en Ukraine et Mon voisin syrien [Tonari no shiria hito となりのシリア人, 2016] qui documente une année dans la vie d’une famille de réfugiés syriens au Japon. En 2017, il remporte le prix d’excellence du Forum international du documentaire TokyoDocs pour son court métrage Tokyo kurudo [東京クルド] dans lequel il suit Özhan, un jeune kurde de dix-huit ans résident clandestin à Tokyo, le temps d’un été. Le film est sélectionné au 25e Festival international canadien du documentaire Hot Docs, ainsi qu’au 25e Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul. Il poursuit son investigation de la communauté kurde du Japon et développe Tokyo Kurds en long métrage. Le film est sélectionné en compétition internationale au 23e Festival international du film de Jeonju. Il vient de terminer son second long-métrage documentaire I am a comedian [アイ アム ア コメディアン], sur un humoriste japonais censuré par les grands médias pour ses positions critiques vis-à-vis du gouvernement japonais.

→ Bande-annonce (vosta)

Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2023. Il sera projeté le vendredi 17 novembre 2023 à 9 h 15 dans l’auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion.

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Soupe et Idéologie [スープとイデオロギー], de YANG Yong-hi

Projection vendredi 5 avril 2024 (Orléans)

Projection au cinéma Les Carmes le 5 avril à 18 h 15. La séance sera suivie d’une discussion avec Shimosakai Mayumi, spécialiste de la question des zainichi. (Possibilité de réserver un bentō pour après la séance.)

→ Données techniques

Titre original : Sūpu to ideorogī [スープとイデオロギー]
Réalisatrice : YANG Yong-hi [ヤン ヨンヒ ou 梁英姫]
Année : 2022
Durée : 118 min.
Pays : Japon
Langues : coréen, japonais
Sous-titres : français
Production : YANG Yong-hi, BAEKHO JJ [白虎JJ]
Image : KATŌ Takanobu [加藤孝信], YANG Yong-hi, BAEKHO JJ
Direction musicale : CHO Young wuk [조영욱]
Montage : BAEKHO JJ, YANG Yong-hi
Animation : KOSHIDA Mika [こしだミカ]

Synopsis

La mère de la cinéaste Yang Yong-hi est l’une des dernières rescapées de la répression sanglante menée par les forces sud-coréennes, avec l’appui de l’occupant états-unien, après le soulèvement de l’île de Jeju (Corée du Sud) le 3 avril 1948. Mais sa démence sénile s’aggrave rendant de plus en plus difficile la transmission d’une histoire à la fois politique et familiale. Ce documentaire prend la forme d’une gigantesque anamnèse au cours de laquelle l’histoire individuelle d’une famille déchirée se superpose à l’histoire collective tragique du peuple coréen. Quête d’une catharsis par l’exorcisation des fantômes de l’Histoire, cette œuvre clôt une trilogie familiale entamée il y a près de vingt ans.

Réalisatrice

Née à Osaka, YANG Yong-hi est une réalisatrice et scénariste coréenne zainichi de deuxième génération. Son cinéma traite de questions identitaires et politiques où s’entrechoquent histoire collective et individuelle. Après des études à l’Université coréenne de Tokyo, elle travaille comme professeure, actrice de théâtre et animatrice radio. À partir de 1995, elle réalise des reportages télévisuels et des programmes d’information sur la Thaïlande, le Bangladesh, la Chine et d’autres pays asiatiques. En 1997, elle s’installe à New-York où elle réside six ans et obtient un master en études des médias à la New School. De retour au Japon en 2003, elle tourne son premier long-métrage documentaire Dear Pyongyang [ディア・ピョンヤン] (2005) qui suit le voyage de ses parents en visite à Pyongyang où ses trois frères aînés ont été envoyés par leur père dans le cadre d’un vaste programme de rapatriement qui s’est déroulé de la fin des années 1950 aux années 1970. Elle y dépeint sa relation conflictuelle avec son père, fervent militant et membre fondateur de l’Association générale des Coréens résidant au Japon [Zai nihon chōsenjin sōrengōkai 在日本朝鮮人総連合会] ou Chongryon, principal relais d’influence du gouvernement nord-coréen au sein de la diaspora coréenne au Japon. Le film, qui lui vaut d’être interdite de séjour en Corée du Nord, est acclamé par la critique et remporte un prix spécial du jury au Festival du film de Sundance et le prix NETPAC au Festival de Berlin. En 2009 elle réalise Goodbye, Pyongyang [Itoshiki Sona 愛しきソナ] sur sa nièce qui vit en Corée du Nord. En 2012 elle tourne une première fiction inspirée de sa vie réelle Our Homeland [Kazoku no kuni 兄―かぞくのくに]. Le film est sélectionné pour le 85e Oscar du meilleur film étranger. Au Japon, elle a également publié plusieurs ouvrages sur son histoire familiale, ainsi qu’un roman L’Histoire de l’Université coréenne [Chōsen daigakkō monogatari 朝鮮大学校物語, éditions Kadokawa, 2018]. Soupe et Idéologie, son dernier long-métrage, a reçu le Grand Prix de la 16e édition du Festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo (2022).

→ Bande-annonce (vosta)

Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2023. Il sera projeté le samedi 18 novembre 2023 à 15 h dans l’amphithéâtre Buffon du campus des Grands Moulins de l’Université Paris Cité (au RdC du bâtiment Buffon – l’entrée se trouve au 15 rue Hélène Brion). La projection sera suivie d’une discussion.

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Une fourmi contre-attaque [アリ地獄天国], de TSUCHIYA Tokachi

Synopsis

Selon les chiffres officiels, au Japon, entre 2006 et 2017, 5 233 personnes ont été victimes de karōshi [過労死], mot désignant la mort par surmenage. Nishimura, jeune chef des ventes d’une entreprise de déménagement travaille sans compter, jusqu’à dix-neuf heures par jour. Épuisé, il provoque un accident de la route avec son véhicule de fonction et se voit contraint de signer une reconnaissance de dette abusive envers son employeur. Pour protester contre ces pratiques illégales, il décide de rejoindre un syndicat. C’est alors que ses ennuis commencent. Il est bientôt rétrogradé, jusqu’à se retrouver en charge de la déchiqueteuse de documents. Plongée au cœur de la vie d’un employé durant trois ans, Une fourmi contre-attaque constitue une mise à nu brutale des abus d’un capitalisme toujours plus répressif. Le documentaire ouvre aussi un horizon d’espérance en filmant les actions collectives pour la défense des droits et de la dignité des travailleurs.

→ Réalisateur

TSUCHIYA Tokachi [土屋トカチ] est né en 1971 dans le département de Kyoto. Après avoir travaillé comme journalier dans différents secteurs, en étant tour à tour livreur de journaux, commis de librairie et ouvrier en usine, il débute dans le milieu du cinéma en 1999. En 2006 il fonde le collectif Low Position avec les documentaristes ĪDA Motoharu [飯田 基晴] et TOKIDA Takashi [常田高志]. Observateur du monde du travail et des laissés-pour-compte du capitalisme, il s’attache à dénoncer les black kigyō [burakku kigyō ブラック企業], terme désignant au Japon les entreprises exploitant leurs salariés dans des conditions de travail dégradées. En 2008, il se fait remarquer par un premier long-métrage A Normal Life Please [Futsū no shigoto ga shitai フツーの仕事がしたい], dans lequel il suit un conducteur livreur de béton victime de discrimination syndicale qui tente de faire valoir ses droits. Son film est primé par le 17e Festival de Raindance (Londres) et le 6e Festival international du film de Dubaï. On lui doit également The Aging Degradation [Keinen rekka 経年劣化] (2013) et Secret of Konbini [Konbini no himitsu コンビニの秘密] (2017). Une fourmi contre-attaque est son dernier long-métrage. Sélectionné au Festival international de Yamagata, il a été récompensé du prix Nippon Online lors de la 20e édition du festival Nippon Connection (Francfort).

→ Bande annonce (vosta)

Données techniques

Titre original : Ari jigoku tengoku [アリ地獄天国]
Réalisateur : TSUCHIYA Tokachi [土屋トカチ]
Année : 2019
Durée : 98 min.
Pays : Japon
Langue : japonais
Sous-titres : français
Production : groupe Low Position
Image : TSUCHIYA Tokachi
Son : TSUCHIYA Tokachi
Montage : TSUCHIYA Tokachi

Projection vendredi 22 septembre 2023 (Annecy)

Projection le 22 septembre 2023 à 19 h au Téléphérique (Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain – 12 bis Route d’Annecy 74290 Veyrier-du-Lac). La séance sera suivie d’une discussion avec Charlotte Lamotte, anthropologue et spécialiste du Japon, enseignante à l’université de Grenoble-Alpes, et Dimitri Ianni.

Projection dimanche 16 avril 2023 (Orléans)

Projection au cinéma Les Carmes le 16 avril 2023 à 11 h (ciné bentō). La projection sera suivie d’un échange avec Aline Henninger, maîtresse de conférences en études japonaises à l’université d’Orléans.

Projection samedi 1er avril 2023 (Lyon)

Le film sera projeté le 1er avril à 11 h au Cinéma Comoedia (13 avenue Berthelot 69007 Lyon). La séance sera suivie d’un échange avec Dimitri Ianni et Nicolas Pinet.

Projection samedi 26 novembre 2022 (Vannes)

La séance aura lieu à 14 h 30 au cinéville Garenne (12bis Rue Alexandre le Pontois, 56000 Vannes). La projection sera suivie d’un échange avec Anne-Lise Mithout, maîtresse de conférences à l’Université Paris Cité.

Projection jeudi 27 octobre 2022 (Genève)

Projection-débat aux cinémas du Grütli (Rue du Général-Dufour 16, 1204 Genève, Suisse. Tél : +41 22 320 78 78).

Projection jeudi 22 septembre 2022 (Vevey)

La projection est organisée par le ciné-club Indiana. Elle aura lieu à l’Espace Indiana (chemin du verger, 101800 Vevey, Suisse) à 19 h.

Projection samedi 27 août 2022 (Lussas)

Une fourmi contre-attaque, de TSUCHIYA Tokachi a été projeté en VOSTFR lors des États généraux du film documentaire qui se sont déroulés du 21 au 27 août à Lussas (Ardèche).
Samedi 27 Août 2022 à 10:00, Salle des fêtes. Billetterie

Projection lundi 16 mai 2022 (Paris)

Lundi 16 mai 2022, la Cinémathèque du documentaire à la Bpi projette dans le cadre de son programme Fenêtre sur festivals les deux documentaires lauréats de l’édition 2021 du festival Fenêtres sur le Japon, Écouter le ciel, de KOMORI Haruka (18 h) et Une fourmi contre-attaque, de TSUCHIYA Tokachi (20 h), qui ont été sous-titrés en français. Les deux projections auront lieu au Cinéma 2 du Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, 75004 Paris).

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Écouter le ciel [空に聞く], de KOMORI Haruka

Synopsis

La vie d’ABE Hiromi [阿部裕美], habitante de la commune de Rikuzentakata dévastée par les eaux a été bouleversée par le tsunami qui a frappé la côte est du Japon le 11 mars 2011. Après la catastrophe, de nombreuses stations de radio locales voient le jour afin de fournir un soutien psychologique et des informations sur la reconstruction aux populations locales. Dès la création de Rikuzentakata saigai FM [陸前高田災害FM], ABE Hiromi s’investit comme animatrice radio, recueillant la parole des sinistrés durant plus de trois ans et demi. La caméra de KOMORI Haruka la suit avec une grande délicatesse. Film sur la parole, la transmission de la mémoire collective et le besoin de sociabilité, Écouter le ciel ajoute à l’édifice mémoriel des rescapés une pierre indispensable face à l’oubli et à la transformation du paysage qui, à mesure de l’avancement des travaux monumentaux d’élévation du sol, érode les mémoires.

Réalisatrice

KOMORI Haruka [小森はるか] est née dans le département de Shizuoka et diplômée en arts intermédia des Beaux-Arts de Tokyo, ainsi que de la Film School of Tokyo. Au cours de ses études elle réalise quelques courts-métrages dont The Place Named (2012). Après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, elle s’engage comme bénévole dans l’aide aux populations sinistrées. Elle se rend dans la région du Tōhoku en compagnie de la peintre et écrivaine SEO Natsumi [瀬尾夏美]. Ensemble, elles s’installent dans la commune de Rikuzentakata afin de poursuivre un travail de création basé sur l’enregistrement de paysages et de témoignages de ses habitants. Elles co-réalisent ainsi des installations telles que Under the Wave, On the Ground (2014). En 2015, elles déménagent à Sendai, la ville principale de la région et fondent l’association artistique NOOK, afin de travailler sur la transmission de la mémoire. En 2017, KOMORI Haruka réalise son premier long-métrage, Trace of Breath, qui remporte le prix du Jury de la 12e édition du festival Kinotayo (Paris). Écouter le ciel (2018) est son deuxième long-métrage documentaire. Elle vient de co-réaliser La Ville en deux strates [Nijū no machi / kōtaichi no uta o amu 二重のまち/交代地のうたを編む], primé lors du festival Sheffield DocFest 2021 et sélectionné pour la 15e édition du festival Kinotayo.

Bande-annonce (vostf)

Données techniques

Titre original : Sora ni kiku [空に聞く]
Réalisatrice : KOMORI Haruka [小森はるか]
Année : 2018
Durée : 73 min.
Pays : Japon
Langue : japonais
Sous-titres : français
Production : Musée d’art de la préfecture d’Aichi
Image : KOMORI Haruka, FUKUHARA Yūsuke [福原悠介]
Son : FUKUHARA Yūsuke
Montage : KOMORI Haruka, FUKUHARA Yūsuke

Projection samedi 23 septembre 2023 (Annecy)

Projection le 23 septembre 2023 à 19 h au Téléphérique (Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain – 12 bis Route d’Annecy 74290 Veyrier-du-Lac). La séance sera suivie d’une discussion avec Charlotte Lamotte, anthropologue et spécialiste du Japon, enseignante à l’université de Grenoble-Alpes, et Dimitri Ianni.

Projection lundi 17 avril 2023 (Orléans)

Projection au cinéma Les Carmes le 17 avril 2023 à 19 h 30 (ciné rencontre).

Projection samedi 1er avril 2023 (Lyon)

Le film sera projeté le 1er avril à 13 h 45 au Cinéma Comoedia (13 avenue Berthelot 69007 Lyon). La séance sera suivie d’un échange avec Dimitri Ianni et Nicolas Pinet.

Projection jeudi 27 octobre 2022 (Genève)

Projection-débat aux cinémas du Grütli (Rue du Général-Dufour 16, 1204 Genève, Suisse. Tél : +41 22 320 78 78).

Projection lundi 16 mai 2022 (Paris)

Lundi 16 mai 2022, la Cinémathèque du documentaire à la Bpi projette dans le cadre de son programme Fenêtre sur festivals les deux documentaires lauréats de l’édition 2021 du festival Fenêtres sur le Japon, Écouter le ciel, de KOMORI Haruka (18 h) et Une fourmi contre-attaque, de TSUCHIYA Tokachi (20 h), qui ont été sous-titrés en français. Les deux projections auront lieu au Cinéma 2 du Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, 75004 Paris). Il est possible d’acheter les billets en ligne en cliquant ici.

Catégories
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Mon troupeau irradié [被ばく牛と生きる], de MATSUBARA Tamotsu

Synopsis

Un mois après l’accident nucléaire, une zone d’un rayon de 20 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi a été désignée zone de vigilance. Deux mois plus tard, le gouvernement japonais a notifié à la préfecture de Fukushima l’ordre d’abattre tout le bétail dans la zone en vue d’empêcher la commercialisation de la viande contaminée par la radioactivité. Les agriculteurs, eux-mêmes évacués par ordre des autorités, n’avaient pas d’autre choix que d’obéir à la politique nationale.

Cependant, certains éleveurs de bovins ont refusé d’accepter la situation et continuent à faire vivre des vaches, quitte à s’exposer eux-mêmes à la radioactivité. Un agriculteur vit toujours dans une zone interdite, un autre se rend à sa ferme tous les deux jours en parcourant 60 km depuis le logement temporaire situé à Nihonmatsu…

Une équipe formée de chercheurs issus de plusieurs universités a également commencé à surveiller les problèmes sanitaires chez les vaches exposées. Le thème de l’étude est l’exposition aux faibles doses d’un grand animal, thème inédit dans le monde entier. Mais les agriculteurs refusant l’abattage des vaches sont devenus une entrave aux yeux du gouvernement. Peu à peu, les difficultés s’accumulant, certains fermiers abandonnent leur lutte. D’autres s’évertuent à faire vivre des vaches dans des territoires contaminés, alors que ce bétail n’a plus de valeur économique.

Avertissement

Ce film contient des images de carcasses d’animaux qui peuvent choquer certaines personnes. Il s’agit d’une réalité, mais le film est déconseillé aux enfants.

Le réalisateur

Réalisateur, producteur et président de la société Power-I, MATSUBARA Tamotsu a 35 ans d’expérience dans le domaine documentaire et médiatique. Il réalise depuis mai 2011 des reportages sur la situation dans le département de Fukushima après le tsunami. Il a commencé à filmer Mon troupeau irradié en 2011. Ce documentaire est l’aboutissement de 5 ans de travail acharné.  L’objectif était de filmer les épreuves quotidiennes des agriculteurs et de les suivre alors qu’ils prennent les décisions qui changeront leur vie en bien ou en mal pour toujours. Son projet actuel, en suspension temporairement à cause de la situation sanitaire mondiale, porte sur les tigres du Bhoutan vivant en haute altitude.

Bande-annonce (vostf)

Projection dimanche 24 septembre 2023 (Annecy)

Projection le 24 septembre 2023 à 16 h 30 au Téléphérique (Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain – 12 bis Route d’Annecy 74290 Veyrier-du-Lac). La projection sera suivie d’une discussion avec Kurumi Sugita, anthropologue et chercheuse retraitée du CNRS, et Sonia Marmottant, de l’association Nos Voisins lointains 3.11.

Projection mardi 29 novembre 2022 (Paris)

Mon troupeau irradié : témoignages d’éleveurs de vaches de Fukushima [被ばく牛と生きる Hibaku ushi to ikiru] de MATSUBARA Tamotsu (2016, 104 minutes, VO sous-titré en français) sera projeté au Forum des images le 29 novembre 2022 à 18 h 30. La projection sera suivie d’un échange avec Kurumi Sugita, de l’association Nos Voisins lointains 3.11 et Yūki Takahata, de l’association Yosomono-net France.

Catégories
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Yama – Coup pour coup [山谷—やられたらやりかえせ], de SATŌ Mitsuo et YAMAOKA Kyōichi

Synopsis

En décembre 1984, le réalisateur SATŌ Mitsuo entreprend le tournage d’un documentaire décrivant la vie des ouvriers journaliers dans le quartier de San’ya à Tokyo. Le 22 décembre il est assassiné par un membre du groupe yakuza qui contrôle le marché de l’emploi des journaliers. YAMAOKA Kyōichi, membre de la Sōgidan, le syndicat des ouvriers journaliers de San’ya, prend sa suite. Il sera également assassiné le 13 janvier 1986.

Prenant pour point de départ un conflit entre le syndicat des journaliers et le groupe yakuza qui les exploite, Yama – Coup pour coup se veut un film de combat, dénonçant les mécanismes d’exploitation dans les « yoseba », ces ghettos regroupant une réserve de main d’œuvre ouvrière à bas coût sur le dos de laquelle s’est forgée la prospérité du pays. Pensé et réalisé comme une arme de lutte et un outil de conscientisation, le film est une radioscopie brutale et sans concession d’un capitalisme japonais prisonnier de ses racines colonialistes, de sa pègre et de son idéologie impérialiste.

Novembre 1983 : les ouvriers journaliers de San’ya font face au groupe yakuza Nishido (DR)

Projection mardi 23 mai 2023 (Genève)

Le film sera projeté le 23 mai 2023 à 20 h aux Cinémas du Grütli (Rue du Général-Dufour 16, 1204 Genève, Suisse. Tél : +41 22 320 78 78), salle Henri Langlois. La séance sera suivie d’une discussion avec Dimitri Ianni. Organisation Université de Genève, Faculté des lettres, Département ESTAS, Unité d’études japonaises.

Projection dimanche 16 avril 2023 (Orléans)

Projection au cinéma Les Carmes le 16 avril 2023 à 13 h 40. La projection sera suivie d’un échange avec Nicolas Pinet.

Projection mercredi 4 janvier 2023 (Paris)

Projection au Forum des images le 4 janvier 2023 à 20 h 30. Projection suivie d’un échange avec Dimitri Ianni et Nicolas Pinet.

Projection vendredi 4 février 2022 (Saint-Denis)

Projection durant les 22es Journées cinématographiques au Cinéma L’Écran (14 Passage de l’Aqueduc, 93200 Saint-Denis), vendredi 4 février 2022 à 18 h 30. Séance présentée par Dimitri Ianni, critique et programmateur.

Projection vendredi 17 septembre 2021 (Paris)

Le film documentaire Yama – Coup pour coup [Yama – yararetara yarikaese 山谷—やられたらやりかえせ] de SATŌ Mitsuo et YAMAOKA Kyōichi (1985, 110 minutes, vostf) sera projeté au Cinéma La Clef (34 rue Daubenton, 75005 Paris) vendredi 17 septembre (ouverture de la salle à 19 h 30, début de la projection à 20 h, prix libre).

Ce documentaire mythique décrivant la lutte des ouvriers journaliers dans le Tokyo des années 1980 est projeté pour la première fois en version Blu-ray avec des sous-titres français préparés pour l’occasion, grâce au travail précieux de Nathalie Benady et Christine Lévy.

Organisation : Dimitri Ianni et Nicolas Pinet
Contact : projections@fenetres-japon.fr

Pour aller plus loin

Textes

  • Gonon, Anne, « Les travailleurs journaliers », Cipango. Cahiers d’études japonaises, n° 2, 1993.
  • Gonon, Anne, Précarité et Isolement social : le monde des travailleurs journaliers japonais, Tokyo, Maison franco-japonaise, « Monographies de la MFJ », 1995, 220 p.
  • Mukai, Kōichirō, « La lutte de San’ya continue », Agone, n° 65, 2020, p. 239-254.
  • Pelletier, Philippe, « Qualité de la ville et ghettos de travailleurs journaliers au Japon », in Augustin Berque [dir.], La Qualité de la ville: urbanité française, urbanité nippone, Tokyo, Maison franco-japonaise, « Publications de la Maison franco-japonaise », 1987, p. 217-233.
  • Pelletier, Philippe, « Doyagai どや街 : le ghetto », in Philippe Bonnin, Masatsugu Nishida et Shigemi Inaga [dir.], Vocabulaire de la spatialité japonaise, Paris, CNRS, 2014, p. 112-114.
  • Pons, Philippe, Misère et Crime au Japon : du XVIIe siècle à nos jours, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1999, 551 p.
  • Traimond, Jean-Manuel, Le Japon mal rasé : voyage chez les anarchistes, les burakumin, les coréens-du-Japon, les uilta, et les autres, Lyon, Atelier de création libertaire, 2000, 145 p.

Films

  • Kim, Mi-re, Nogada, 2005.
  • Ogawa, Shinsuke [小川紳介], Dokkoi! ningen bushi kotobuki jiyū rōdōsha no machi [どっこい ! 人間節 寿・自由労働者の街 ; Dokkoi ! : Le Chant humain. Kotobuki : Le Quartier des ouvriers libérés], documentaire, Dimenshon [ディメンション], [1975] 2016.
  • Watanabe Takaaki [渡辺孝明], 81 kotobuki doyagai – ikiru [’81寿ドヤ街 - 生きる ; Le Doyagai de Kotobuki en 1981 : Vivre], documentaire, Yokohama dokyumento firumu [横浜ドキュメントフィルム], 1981.
  • Watanabe Takaaki [渡辺孝明], Kotobuki doyagai ikiru 2 [寿ドヤ街 生きる2 ; Le Doyagai de Kotobuki : Vivre 2], documentaire, Yokohama dokyumento firumu [横浜ドキュメントフィルム], 1984.