Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2025. Il sera projeté le samedi 22 novembre 2023 à 14 h 45 dans l’amphithéâtre Buffon du campus des Grands Moulins de l’université Paris-Cité (au RdC du bâtiment Buffon – l’entrée se trouve au 15 rue Hélène Brion, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion en visioconférence avec le réalisateur, animée par Constance Sereni (université de Genève). L’interprétariat sera assuré par Makiko Andro-Ueda (Inalco) et Aki Yoshida (Inalco).
→ Données techniques
Titre original : Hone o horu otoko [骨を掘る男]
Réalisateurs : OKUMA Katsuya [奥間勝也]
Année : 2024
Durée : 115 min
Pays : Japon
Langue : japonais, anglais
Production : Moolin Production, Dynamo Production
Image : OKUMA Katsuya
Son : KAWAKAMI Takuya [川上拓也]
Musique : YOSHIHAMA Shō [吉濱翔]
Montage : OKUMA Katsuya
Sous-titres : français
→ Synopsis
Près de 3 000 dépouilles reposent encore sur l’île principale d’Okinawa, théâtre de la dernière grande bataille terrestre du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, et l’une des plus meurtrières. Elles appartiennent à des habitants et soldats japonais, mais aussi à des Américains, Coréens et Taïwanais. Le gouvernement japonais prévoit pourtant d’utiliser ces décombres pour le remblaiement de la mer afin de construire la nouvelle base militaire de Henoko. Depuis plus de 40 ans, GUSHIKEN Takamatsu [具志堅隆松] collecte les restes des victimes, en ayant retrouvé environ 400 à ce jour. Il se définit comme gamafuyā ガマフヤー (en dialecte d’Okinawa, gama signifie « abri naturel » et fuyā « celui qui creuse »). À partir d’os fragmentés, de bols ou d’éclats de grenades, il distingue soldats et civils, reconstitue leurs derniers instants et leur rend hommage. Ce documentaire d’OKUMA Katsuya, ayant lui-même perdu sa grand-tante lors des combats, décrit comment la recherche de restes et d’archives filmiques contribuent à entretenir la mémoire collective de la guerre. Le film explore l’articulation entre passé, présent et futur, tout en interrogeant notre devoir de mémoire dans un monde marqué par les guerres et les divisions.
→ Réalisateur
Natif d’Okinawa, après avoir obtenu un master en littérature à l’Université des Ryūkyū, OKUMA Katsuya s’installe à Tokyo. Il est assistant réalisateur sur la séquence okinawaïenne du film Three☆Points [Surī pointo スリー☆ポイント] (2011) réalisé par YAMAMOTO Masashi 山本政志. Il participe à las barcas, média fondé par un collectif de jeunes artistes d’Okinawa. Son moyen-métrage Gift [Gifuto ギフト], fable entre fiction et réalité tournée à Naha, est sélectionné dans la section « New Asian Currents » du Festival international du documentaire de Yamagata 2011, ainsi qu’en compétition internationale du festival Vision du Réel 2012. Each Story [Radakku sorezore no monogatari ラダック それぞれの物語] tourné dans la région du Ladakh, dans le nord de l’Inde, est primé par le Festival international du documentaire de Yamagata 2015. Il a également reçu le prix ATP du meilleur nouveau réalisateur décerné par l’Association des producteurs de programmes télévisés japonais pour Le film fantôme « Hiroshima » renaît aujourd’hui : l’héritage des cinéastes [いま甦る幻の映画『ひろしま』〜受け継がれていく映画人の想い〜 Ima yomigaeru maboroshi no eiga “Hiroshima”~ uketsuga rete iku eiga hito no omoi ~] (2015) diffusé sur la chaîne WOWOW. Ce documentaire revient sur l’histoire de la conception, production et réception de Hiroshima [ひろしま] (1953) de Sekigawa Hideo 関川秀雄 et la transmission de son héritage.
→ Bande-annonce en japonais sans sous-titres