Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2025. Il sera projeté le vendredi 21 novembre 2025 à 14 h 45 dans l’auditorium de l’INALCO (65 rue des Grands Moulins, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion avec Isabelle Konuma (Inalco).
→ Données techniques
Titre original : Kazue-teki [かづゑ的]
Réalisatrice : KUMAGAI Hiroko [熊谷博子]
Année : 2023
Durée : 119 min.
Pays : Japon
Langues : japonais
Sous-titres : anglais
Production : KUMAGAI Hiroko, Office Kumagai [オフィス熊谷]
Narration et lectures : SAITŌ Tomoko [斉藤とも子]
Image : NAKASHIMA Hiroki [中島広城], OKUI Yoshiya [奥井 義哉], DOI Kayano [土井 かやの]
Son : OKUI Yoshiya [奥井 義哉]
Montage : ŌHASHI Tomiyo [大橋富代]
Musique : KURODA Kyōko [黒田京子]
→ Synopsis
MIYAZAKI Kazue 宮﨑かづゑ a passé près de 80 ans dans la léproserie Nagashima Aisei-en 長島愛生園, située dans la mer intérieure de Seto, où elle fut admise à l’âge de 10 ans. La maladie lui a coûté doigts, orteils et presque la vue, mais elle continue à faire ses courses et à cuisiner avec l’aide de son entourage. « Je veux laisser derrière moi une image authentique de la vie des patients atteints de la lèpre, sans artifices », affirme-t-elle avec force. Malgré une enfance difficile, l’amour de sa famille et de la littérature lui ont permis de surmonter son désespoir. Elle a ensuite partagé sa vie avec son mari Takayoshi dans un logement pour couples au bord de la mer. Toujours avide de défis, elle apprend l’informatique à 78 ans, et à 84 ans elle publie son premier livre, Le long chemin [Nagai michi 長い道] (2012), plusieurs fois réédité. La documentariste KUMAGAI Hiroko commence à la filmer en 2016 et l’accompagne huit ans durant. Son portrait sensible esquisse un film humaniste, sur fond de discrimination et de politiques d’isolement imposées aux lépreux au Japon de 1907 à 1996.
→ La réalisatrice
Née à Tokyo, KUMAGAI Hiroko est réalisatrice, journaliste reporter d’images, photographe et écrivaine. Elle débute sa carrière en 1975 au sein de la société de production télévisuelle de USHIYAMA Jun.ichi 牛山純一 (1903-1977), réalisateur et producteur pionnier du documentaire TV. Elle y réalise de nombreux reportages sur des thèmes tels que la guerre, la drogue ou les questions sociales. En 1985, elle devient réalisatrice indépendante et tourne par la suite plus d’une cinquantaine de documentaires télévisés. En 1989 elle participe aux côtés de TSUCHIMOTO Noriaki [土本典昭] et d’Abdul LATIF à la réalisation de Printemps afghan [Yomigaere karēzu よみがえれ カレーズ], tourné juste après le retrait soviétique d’Afghanistan. En 1995, elle signe le moyen métrage documentaire Ottensen et Mukōjima, deux quartiers où il fait bon vivre [Fureau machi mukōjima ottenzen monogatari ふれあうまち 向島・オッテンゼン物語], inspiré de sa propre expérience en matière d’éducation des enfants. Son documentaire Les femmes qui font du cinéma [Eiga o tsukuru joseitachi 映画をつくる女性たち] (2004) réalisé pour commémorer le 15e Festival international du film de femmes de Tokyo, retrace les parcours de cinéastes et met en lumière les difficultés rencontrées par les femmes dans l’histoire de l’industrie cinématographique japonaise. Avec Echoes of the Miike Mine [Miike owaranai tankō (yama) no monogatari 三池 終わらない炭鉱(やま)の物語] (2006), lauréat de plusieurs prix, elle retrace l’histoire et interroge l’héritage de la plus grande houillère du Japon. On lui doit également Creuser le Japon avec Yamamoto Sakubei [Sakubēsan to nihon o horu 作兵衛さんと日本を掘る] (2018), documentaire consacré à la vie d’un peintre des mines dont l’œuvre est inscrite au registre international Mémoire du monde de l’UNESCO. Being Kazue [Kazue-teki かづゑ的] (2023) a obtenu le prix Nippon Docs au festival Nippon Connection.
→ Bande-annonce (en japonais avec des sous-titres anglais)