Ce film fait partie des 5 documentaires sélectionnés pour le festival Fenêtres sur le Japon 2025. Il sera projeté le samedi 22 novembre 2023 à 14 h 45 dans l’amphithéâtre Buffon du campus des Grands Moulins de l’université Paris-Cité (au RdC du bâtiment Buffon – l’entrée se trouve au 15 rue Hélène Brion, Paris 13e). La projection sera suivie d’une discussion avec Constance Sereni (université de Genève).
→ Données techniques
Titre original : Ikusafumu [戦雲]
Réalisatrice : MIKAMI Chie [三上智恵]
Année : 2024
Durée : 123 min.
Pays : Japon
Langues : japonais
Sous-titres : anglais
Production : HASHIMOTO Yoshiko [橋本佳子], KINOSHITA Shigeki [木下繁貴]
Narration : YAMAZATO Setsuko [山里節子]
Image : UEZU Yūya [上江洲佑弥]
Montage : AOKI Takafumi [青木孝文]
Musique : KATSUI Yūji [勝井祐二]
→ Synopsis
Sur les splendides îles d’Okinawa, de Yonaguni, de Miyako, d’Ishigaki et d’Amami-Ōshima, une militarisation accélérée est à l’œuvre sous l’impulsion conjointe des gouvernements japonais et américain. Déploiement de missiles des Forces d’autodéfense, expansion massive des dépôts de munitions, construction de bases souterraines, plans d’évacuation de la population : ces territoires deviennent peu à peu le cœur stratégique d’un dispositif de défense préparé pour une éventuelle crise sino-américaine autour de Taïwan. En 2022, les exercices militaires d’envergure Keen Sword 23 et la publication de nouveaux documents de politique de sécurité ont confirmé que Kyūshū et les îles du sud-ouest seraient en première ligne — au prix du sacrifice des habitants. Pourtant, la gravité de la situation demeure largement ignorée des médias comme du grand public. Combien de Japonais savent que les aéroports et les ports civils du pays se transforment en infrastructures militaires ? Quelle est la véritable signification de la « défense nationale » ? Après huit années passées à arpenter les îles du sud-ouest, la caméra de MIKAMI Chie, dévoile, avec lucidité et courage, les mécanismes d’une politique de défense qui, au nom de la sécurité, redessine en profondeur le destin des îles japonaises.
→ La réalisatrice
Originaire de Tokyo, MIKAMI Chie est journaliste, écrivaine et réalisatrice de documentaires japonaise. Diplômée de l’Université de Seijō, où elle étudie la culture populaire d’Okinawa, elle rejoint la chaîne Mainichi Broadcasting System comme présentatrice. En 1995, elle s’installe à Okinawa lors du lancement de Ryukyu Asahi Broadcasting (QAB). Tout en y assurant le poste de présentatrice principale du journal télévisé, elle réalise de nombreux documentaires sur l’histoire, la culture, la nature et la société d’Okinawa. En 2010, elle reçoit le Women in Broadcasting Award, décerné par l’association des femmes japonaises travaillant dans la radio et la télévision. Elle fait ses débuts en tant que réalisatrice de cinéma en 2013 avec la version cinématographique de The Targeted Village [Hyōteki no mura 標的の村], qui retrace la lutte des habitants de Takae contre la construction d’héliports militaires américains. En 2014, elle devient indépendante et, l’année suivante, réalise We Shall Overcome [戦場ぬ止み], sélectionné lors de la 10ᵉ édition du Festival Kinotayo, qui explore les conflits autour de la construction de la nouvelle base américaine à Henoko. En 2018, elle co-réalise Boy Soldiers: The Secret War in Okinawa [沖縄スパイ戦史], révélant le destin tragique de lycéens mobilisés comme espions par l’armée japonaise durant la bataille d’Okinawa. Son dernier long-métrage documentaire, War Cloud, poursuit son exploration des enjeux géopolitiques et sociaux affectant les îles du sud-ouest du Japon.
→ Bande annonce en japonais sans sous-titres